Qui est Moniek ?
Wé, bon, ça va là !
La p’tite Moniek a son p’tit lot des p’tits jeux de mots foireux sur son p’tit nom
Sur la plasticité sur-humaine de son grand corps
Qui au fin fond du grand fond
N’a jamais fait jouir personne
Pas un regard pour la grande bêtasse en gros sabots
Dont les yeux s’énamourent de la grande ville
De son écheveau d’antennes prêtes à niquer tous les cerveaux
Moniek déduingande dans les rues avec des plumes rouges tout autour
des plumes rouges qui font des pogo en patois
Les rues cocottent le rouge patois
Quand Moniek fait déguingander ses pieds plats
Ses pieds plats  qui battent le pavé du 1er mai.
Moniek aime bien le 1er mai et son pavé de vieux slogans
Moniek y fait claquer ses grands pieds plats
Et  des bises en rouge patois
Moniek y brille de mille feux  doorniekiens et de vrais ors
Ce jour-ci et les autres aussi.
 
Mais, mais, mais,
Le grand corps tatasse de ce p’tit nom  ne fait jouir personne
Ça brille, OK
Ça cocotte le muguet, re-OK
Mais, mais, mais
P’tite Moniek
N’est le p’tit nom
Et la p’tite nique
De personne
 
Un jour
Momoniniek
-ainsi est-elle appelée au sein  de la confrérie des chasseurs-cueilleurs de poussière  doorniekiens-
Au détour d’un p’tit mot
S’aperçoit qui lui manque
Un do.
Momoniniek
Peut se pelucher de rouge patois
À tout ce qu’elle dit
Il manque cette note-ci
D’où tout semble partir
Sous ces ci-tropiques
aux capiteux accents judéo-latins
Un do,
elle en cherche un
voire même plusieurs… pour pas faire la-qui-se-la-joue-trop
Mais bon
Un bon do
c’est bien pratique pour fuir les gros  sabots
pour grimper les octaves de l’extase
sans qui ors et muguet ne sont que
putréfaction de l’être
Bah oui
On peut bien se déguingander
En gros sabots
Dans une ville dédiée
Aux mini-jupes high tech
Moniek s’enquiert de l’êêêêtreu
Avec les siens de gros sabots
Et jamais l’êêêêêtreu
N’a sonné aussi bien
Mais
Toujours
Ce foutu do
Qui se dérobe à la vieu, et à l’êêêêtreu
De Moniek
Moniek part.
Part à la recherche d’un do perdu
Lâche-là les gros sabots qui claquent le rouge patois
Bouche mordue, prend l’eau
C’est toujours un o de gagné
S’achète un dé
Et s’en remet à la gravité chancelante des six faces
Bouche mordue, prend l’eau
Avec son nouveau dé
Et vas-y que j’te vogue à hue et à diable
Son grand corps
Gigasse, bêtasse, tatasse
Disparaît dans les gros nœuds d’un pavillon marin
Raus les gigoteries latino-patoises !
Moniek pue
 la fiente salée de la mouette repue
Moniek ne claque plus
Des bises cocotteuses de muguet
Moniek claque
 Furieusement au vent
Moniek est
Un pavillon de fibres
enfin non-humaine
Un cordage
Fini le corps d’âge
Moniek fait jouir
Le vent
Sur la route du jouir
Moniek partie à la recherche du do perdu
S’aperçoit que  do était
Le p’tit nom de Dieu
Pour que tout commence et tout finisse par des « si »
Ainsi,
Si tout commence par un p’tit dieu au p’tit nom
Tout finit par une vie à « si », une vie sous conditions
Alors,
Moniek tourne
Le dos à ce p’tit dieu
Tout pustuleux de conditions
Elle lui laisse les voââââ enciellées
Pour faire jouir les oreille sèches

Et elle, Moniek,
Toute de vent dévêtue,
Et elle Moniek,
Avec son ancien p’tit pavillon d’oreille
écoute le vent venir
Et elle Moniek,
Toute puante,
À la nuit venue,
Sifflotte un brin
Pour ses petits gros sabots perdus.
Par Yphalène De la Peauhurle