Coulisses! Un mot sur... les choix du jury!
21 Mai - 17:05 - 20 Juin - 17:05
Après avoir reçu 65 productions radiophoniques, le comité de pré-sélection composé par Amélie Agut, Charo Calvo, Gérard Wang, Veronika Mabardi et Clémentine Delahaut a sélectionné 20 pièces pour le concours général et 8 pièces pour le concours école. Tout au long du processus, les critères de sélection suivants ont été pris en compte : originalité du sujet, radicalité du traitement, cohérence entre forme et contenu, qualité sonore, transversalité de genres et expérimentation du langage radiophonique.

Ensuite, les membres du jury composé par Dominique Balaÿ, Irvic D'Olivier, Kenan Görgün, Déborah Gros, Agnes Quackels et Anna Raimondo, ont été invités à écouter les 28 pièces sonores individuellement. Le 22 et le 23 Mai, des séances d'écoute ouverte au public ont été organisées au Novanoïs à Schaerbeek en présence du jury et du public. Dans ce cadre, la proposition était d'écouter des extraits de 10 minutes de chaque pièces sélectionnées pour le concours générale et l’intégralité des pièces produites par les étudiants des haute écoles, afin de pouvoir initier un échange collectif sur les spécificité du langage radiophoniques et ses potentialités.

Le fil conducteur des discussions était la question suivante: « Où en est la création radiophonique aujourd'hui ? ». Le jury a répondu en défendant des formes radiophoniques qui s'orientent vers une radicalité du traitement et questionnent la porosité des genres.

Le premier prix offert par la fédération Wallonie-Bruxelles a été attribué à « Anosmia » de Aurélie Liérman. Un travail construit autour des événements du génocide rwandais de 1994, et qui questionne la notion de peur, d'identité, d'appartenance, en s’appuiant aussi sur le poème « Politics of the Nose » du poète rwandais David Mwambari. Le jury a été unanimement touché par cette composition radiophonique qui bouscule les genres et qui, en même temps, traverse les formes du documentaire, de la fiction, de la poésie sonore et du paysage sonore pour s’en approprier d’une manière très singulière. « Anosmia » propose un voyage sonore, qui explore et expérimente la diversité du langage radiophonique et se présente à l'écoute comme un pièce courageuse, un prise de risque politique et esthétique à la fois. Un geste artistique sans peur, ou l'auditrice nous mène vers sa vérité.

Le prix meilleure écriture « fiction », offert par la SACD Belgique, a été attribué à « Une dernière mise en onde, la mort probablement » de Richard Kalisz. Il s'agit d'une narration fleuve en 10 épisodes, mise en scène par l'homme qui se sait en fin de vie, le même Richard Kalisz. Dans le texte de présentation qui accompagne la pièce il est dit: « La frontière entre fiction et documentaire est abolie tant le monde est en soi une scène tragi-comique dont nous sommes les acteurs. ». Le jury a retenu le sens de la dramaturgie, la capacité de l'auteur a créer des situations et à faire naître des personnages. Le réel est travaillé ici comme une scène où encore une fois la frontière entre fiction et documentaire est transcendé dans un geste radicale et courageux.

Le prix de la meilleure écriture offert par la Scam Belgique a été attribué à « Moi, je parle » de Christine Van Acker. Une variation sonore qui parle de l' hypothèse que l'oiseau est l’ancêtre de nos enregistreurs, mais pas que. Qu'en est il des ventriloques ? L'auteur nous propose une exploration sur différentes formes de graver le temps, qui s'articule dans une écriture non-linéaire. Un sujet original et frais qui se dévoile petit à petit, tout au long de la pièce.

Le prix du meilleur son offert par Far Audio, dont prix s’agit de deux haut parleurs AV-6 fabriqué en Belgique a été attribué à « L'heure bleue» de Ecaterina Vidick, une création qui nous invite à partager l’expérience d'insomniaques et qui reste remarquable du point de vue du traitement sonore et de la qualité des voix. Le jury a été sensible à la capacité qu'a eu la réalisatrice de savoir s'entourer pour créer la bande sonore de sa pièce avec les contributions de Nicolas Sherban Vidick, pour la bande son, Daniel Perez Hajdu pour la composition électroacoustique, ainsi que Jeanne Debarsy pour le mixage et le montage.

Le prix découverte càd le prix des écoles est attibué a « Waar is de sneeuw van weleer » de Lucas Derycke que l'on peux traduire par « où est la neige d'autan ? » Ce travail pose la question de la mémoire et de l'oubli et de ses représentations. Le jury a particulièrement été touché par la capacité de l'auteur a garder son sujet ouvert et de jouer de variation autour de celui-ci avec une fraicheur dans l'écriture et un traitement radiophonique rarement rencontré.